302e jour de l’année du Hann
Bien cher Fils,
Un couple est venu. J’ai été surpris d’entendre l’époux s’exprimer dans la langue commune de l’Empire. Il s’agit du médecin de la colonie disparu il y a quelques années. Il est marié aussi mais n’a pas d’enfant. Ses Pierres de conseil l’ont dirigé vers moi. C’est ainsi qu’il m’a présenté son arrivée. Il m’a dit avoir reçu un message pour moi au cours d’une fête. « Les uhoms sont des pacifiques tandis que nous de la race des hommes, nous sommes remplis de violence possible. Tant que vous n’aurez pas réussi à pacifier votre cœur, vous ne pourrez continuer à progresser vers qui vous serez. » Telles furent ses paroles.
C’est un homme curieux. Fils de la haute noblesse de la grande Kitiananké, il a décidé de rompre avec la tradition familiale pour faire médecine. Il a de même choisi d’entrer au service de l’Empire comme médecin militaire pour voir l’univers. Il a dû son exil sur Hautmégafine à sa famille. Il a refusé de rentrer à la mort du Patriarche familial pour prendre le rang qui lui revenait. Sa famille a fait pression sur les autorités pour le punir et l’amener à rentrer dans le rang. En découvrant la vie des Uhoms, il a décidé de rompre encore une fois, de manière définitive espère-t-il. Nous avons longuement parlé de nos vies antérieures. S’il vit une paix et un bonheur intérieur, il y avait en nous la nostalgie de notre monde maternel. Pour la vivre plus en profondeur nous avons chanté les vieux refrains qui nous avaient émus dans nos jeunes années. Le plus étonnant fut que nos épouses se sont jointes à nous, transformant la langue de l’Empire en Uhom pour dire leur accueil de nos passés et la joie de pouvoir partager ce temps de rencontre. Comme souvent sur Hautmégafine quand un évènement important se vit, le temps de cette soirée a semblé se dilater pour durer, et durer encore.
Lors de leur départ, j’ai eu le sentiment de tourner définitivement la page de ma vie d’avant. Oui je suis homme, mais je ne peux plus adhérer aux valeurs de l’Empire. Si je rentrais, je combattrais toute cette injustice qu’engendre la quête du pouvoir. Tu sais ce que cela veut dire. Les opposants sont mal vus. Revenir signifierait aller en prison pour activisme contre l’empereur. Il est bien préférable que je finisse ma vie ici.
Syltakan m’a bien sûr parlé de cette visite. Elle a ainsi compris ce qu’elle sentait en moi, au fond de moi lors de nos unions. Elle qui est dépourvue de cette colère intérieure, ne pouvait appréhender le monde intérieur d’un homme qui a vécu sa vie à gérer l’agressivité. Elle m’a dit que les enfants Uhoms connaissaient aussi ce sentiment, mais qu’au cours d’une initiation, ils recevaient le don de la paix. Itakamaya devrait bientôt la recevoir. Peut-être pourrais-je y participer, m’a-t-elle dit. J’ai pris cela assez mal. C’est comme si elle me proposait une cession de rattrapage pour enfant mal élevé. Je me suis mis en colère. J’ai élevé la voix, retrouvant pour l’occasion le parler de l’Empire car les mots Uhoms ne savent pas dire la colère. J’ai lu la peine dans les yeux de Syltakan. Cela m’a immédiatement calmé. Notre première dispute, ou plutôt ma première dispute car Syltakan n’a dit que sa peine et sa douleur de mon attitude. Tout à ma honte, je suis parti en courant vers la forêt toute proche. Syltakan ne m’a pas retenu.
J’ai marché, marché, marché. En moi remontaient toutes ces émotions enfouies, de peines, de colères contre l’injustice, contre les injustices que j’avais pu vivre, mais aussi contre toutes celles que j’avais pu commettre. Arrivé dans une clairière, j’ai trouvé un tas de bois coupé. A côté était posée une hache. J’ai passé ma rage sur ces bûches. Nous aurons assez de chauffage pour un moment. Au fur et à mesure que je frappais, je sentais la colère me quitter. Chaque coup était comme une libération. Et le bois volait. Je suis rentré ivre de fatigue. Syltakan m’attendait Itakamaya sur les genoux qui dormait. Quand je me suis approché, elle a souri, m’a demandé pardon pour avoir réveillé la colère tapie au fond de moi. Je lui ai entouré les jambes de mes bras, posé la tête sur les genoux à côté de celle de mon fils et moi aussi j’ai demandé pardon pour cette colère qui ne s’adressait pas à elle, mais à tous les vieux démons qui dorment en moi. Nous sommes restés là un moment puis Syltakan s’est mise à chanter une parole de paix et de réconfort, de tendresse et d’amour. J’y ai joins ma parole, chantant la peine d’un cœur blessé qui étouffe. L’aube nous a saisi ainsi. La calme lumière du matin est venu nous éclairer. La paix régnait.
360e jour de l’année du Hann
Bien cher FilsUne année s’achève bientôt. Je suis toujours « Celui qui vient ». Il me faut descendre en moi, mieux analyser les sentiments qui s’y trouvent, méditer, prier dirait Syltakan. Pour m’y aider, elle m’apprend la pratique de la danse sacrée des femmes. C’est une intuition qu’elle a eue. C’est une danse faite de lenteur extrême et de grande rapidité que les femmes font en l’honneur de Dieu. Dans la croyance des Uhoms, cela veut signifier la maîtrise du temps par Dieu. Depuis plusieurs décades, j’apprends la danse lente, celle du désir et de l’accueil. Elle me montre les pas rapides, mais refuse que je les fasse pour que je me concentre sur la gestuelle de l’attente. Toutes mes matinées sont occupées par cet apprentissage. L’après-midi, je marche beaucoup, parfois seul, parfois avec Syltakan. Elle aime s’asseoir, écouter, regarder, parler. Je préfère le mouvement. Pour elle c’est ce qui reste de mon passé dans l’Empire. « Tu ne sais pas vivre, tu ne sais que faire ! » me dit-elle souvent. Le pire est qu’elle a raison
Dans deux décades nous reverrons « Celui dont le savoir est immense » et « Ceux qui savent » pour une nouvelle cérémonie du changement d’année. Bien que je sente la patience des Uhoms, je n’aimerais pas qu’une nouvelle fois les oracles soient muets lors de la Grande Cérémonie. Cela réveillerait en moi de la culpabilité. Je pense que je me sens lié par cette désignation de la part de Uhoms. Je suis « Celui qui vient » et qui va devenir « Celui qui parle pour lui ». j’ai l’impression de ne pas avoir de place pour moi. C’est une expérience étrange que de se sentir désigné pour un rôle, une fonction. Cela semble me fermer tous les choix. Est-ce que ce Dieu joue avec moi ? A moins que ce ne soit les Uhoms qui me manipulent ? Je commence à être dans une grande confusion. Heureusement que les exercices que me fait faire Syltakan me calment. Sinon l’angoisse prendrait le pas sur tout le reste. Au début, quand j’ai compris que « Celui qui vient » ne désignait pas simplement un étranger qui essaye de prendre contact mais pointait un devenir pour moi, j’ai cru que les choses iraient très vite. Je n’aurais pas eu à réfléchir. Je n’aurais pas eu à remettre en cause mes schémas de pensée. Maintenant plus le temps passe et plus je suis dans la confusion. Qui dois-je croire ? Bien sûr j’ai eu des signes, comme l’accueil des Uhoms, mon mariage, cet enfant, notre Pierre commune, les orages. Ces deux derniers sont les seuls signes objectifs, si l’on peut dire. Les autres sont dépendants des Uhoms. Mais aussi je n’ai pas eu de guide pour me prendre par la main et me montrer le chemin. Je sais, je ne suis pas à une contradiction près. D’un côté je veux jouer de mon libre arbitre et de l’autre, je voudrais un guide. Tout en t’écrivant, je remets mes idées en place. Pour le moment, Syltakan joue le rôle de guide. C’est moi qui manque de souplesse pour être prêt pour la révélation. En disant cela, je me sens coupable. De nouveau, c’est mon passé qui me saute à la figure. Je me revois enfant, ne comprenant pas ce que voulaient mes instructeurs dans le centre où j’étais placé après la disparition de mes parents. Je retrouve aussi toute la peine et toute la colère d’être seul dans ces chambres immenses, me demandant ce que j’avais pu faire de mal pour mériter cela. L’enfant donne parfois un drôle de sens à ce qu’il vit quand personne ne lui explique. Je m’inventais des romans pour expliquer cette disparition, refusant de comprendre que la disparition d’un astronef est le plus souvent banale et accidentelle. La vie est curieuse qui fait revenir ici, aujourd’hui, ces souvenirs anciens que je croyais enfouis et perdus depuis bien longtemps. Le parallèle est intéressant pourtant. Dans la culture Uhom, je ne suis qu’un enfant qui découvre. J’espère pourtant qu’il ne me faudra pas attendre des années pour atteindre la maturité.
66e jour de l’année du Hanan
Bien cher filsLa Grande Cérémonie du Changement d’année s’est bien passée. Itakamaya y a assisté dans les bras de sa mère à côté de « Celui dont le savoir est immense ». C’est lui qui a jeté les Pierres de conseil pour trouver le nom de la nouvelle année. Ce fut une surprise. L’année qui vient de s’écouler s’appelait Hann. Ce mot recouvre un concept de petitesse, un peu comme le mot rien quand nous disons : « Ce n’est rien ». Cette année ce sera Hanan. Pour reprendre la comparaison, cela évoque une expression comme « trois fois rien ». Il y a aussi derrière ces mots un concept de quantité, un peu comme 0.1 et 0.2. Si je te dis tout cela, c’est pour te faire comprendre la surprise de l’assemblée à l’énoncer de ce nom. Cela ressemble à une suite, comme si cette année qui vient était la suite logique de l’année qui s’est achevée. Bien sûr, les Uhoms ne nient pas le lien chronologique d’habitude, mais ils interprètent différemment quand les deux noms se suivent comme cela. « Celui dont le savoir est immense » évoque un signe de la volonté de Dieu. Pour lui, « Celui qui avance » a décidé un plan et l’applique. C’est une grande joie pour le peuple, puisque son Dieu fait advenir son désir. « Celui dont le savoir est immense » a convoqué le chœur de chanteuses et les danseuses pour une grande fête qui aura lieu dans quelques décades ici même.
J’ai appris depuis que les Pierres de conseil veulent que je participe aux danses. Syltakan a repris mes entraînements pour que je sois prêt pour le jour de la fête. Elle ne dit pas entraînement, pour elle c’est une ascèse du corps pour s’ouvrir à la rencontre. Bien que ce soit une danse de femme, « Celui qui parle pour lui » se doit de la connaître pour pouvoir rencontrer « Celui qui avance » qui est et homme et femme. Elle m’explique le pourquoi des gestes et des attitudes de la danse pour que tout mon être y participe. Quand je danserai, elle chantera pour que sa voix accompagne mes gestes et que notre couple soit uni dans la rencontre.
En t’écrivant cela, je prends conscience de l’imminence d’une rencontre. Pour Syltakan, cela ne fait aucun doute. Pour moi, je commence à croire que c’est possible et je vis dans la crainte de ce qui m’attend.
143e jour de l’année du Hanan
Bien cher Fils
C’est la dernière fois que je t’écris. L’impossible est arrivé. Je sais que bientôt nous nous rencontrerons. Mais il faut que je te fasse le récit de ce qui s’est passé.
La fête était prévue pour le 111e jour. Le Un répété trois fois est un jour saint pour une rencontre sainte.
Depuis la dernière fois, nous avons répété tous les jours, les gestes et les paroles-chants de la danse. Plus nous approchions de la date et plus notre vie s’orientait vers la prière. Cela ne veut pas dire tristesse et abattement, Syltakan et Itakamaya sont trop pleins de vie. Pour eux la rencontre ne peut être que joie et bonheur. C’est porté par ce sentiment que j’accomplissais tous les rites de la journée, temps de méditation, temps de danse, temps de prière ensemble.
Dans les jours précédents la fête, ils sont arrivés. Une foule immense a envahi les abords de la cuvette. Le lieu est Chaÿan. On ne peut y vivre sauf exceptions comme nous ou « Ceux qui savent ». « Celui dont le savoir est immense » est venu s’installer près de nous. Il m’a expliqué que chaque groupe de vie avait envoyé une famille pour le représenter à la « fête de la rencontre ». Le peuple Uhom doit être très nombreux s’il faut déjà tant de personnes pour le représenter. Toutes les Pierres de conseil chantent l’approche de « Celui qui avance ». C’est un peuple dans l’allégresse qui a pris place à l’aube du 111e jour tout autour de nous selon un protocole précis où chacun a une place et un rôle à jouer. Près du lac et de la roche fendue, tous « Ceux qui savent » se sont mis en cercles. Au centre les danseuses et les chœurs à huit voix qui vont dire la cérémonie. Itakamaya est avec eux, assis, le sourire aux lèvres. « Celui dont le savoir est immense » est sur la roche, Syltakan et moi sommes au pied de ce promontoire pour faire « ce qui doit être fait ». La formule est elliptique mais personne ne sait exactement ce que je dois faire. « Celui qui avance y pourvoira ». Autour s’étendant comme les rayons d’une roue, les Uhoms sont rangés en colonne. Il y en a huit. Ce sont en fait d’immenses chorales qui vont reprendre et amplifier ce que chante le chœur central.
Quand j’ai demandé l’heure du début de la cérémonie, Syltakan m’a répondu : « Celui qui avance » donnera un signe, en attendant mangeons ». Je m’attendais à tout sauf à cela. Chacun à sa place, a sorti de quoi se restaurer. Le silence s’est fait. Le soleil montait lentement dans le ciel, quand les premiers grondements d’un orage se sont fait entendre au loin vers le Nord. Croyant au signe annoncé, j’ai attiré l’attention de Syltakan, qui m’a fait non de la tête. D’autres éclairs ont jailli vers l’Est, puis vers le Sud. De nouveau, je posais la question. La réponse fut encore négative. Bientôt le ciel tout autour de notre région fut rempli d’éclairs et de grondements, mais aucun orage ne semblait se rapprocher. L’air était immobile. Une voix s’éleva, puis une deuxième, bientôt le peuple entier fredonnait une parole d’attente et d’accueil. Le soleil était à son zénith, le peuple fredonnait toujours, les orages grondaient tout autour au loin, je m’impatientais. Syltakan me prit la main : « Ne crains pas ainsi, « Celui qui avance » est maître du temps. Laisse le libre. » L’heure avançait, quand une petite brise courut sur le lac. « Celui dont le savoir est immense » fit un signe. Le Chœur central se mit debout et commença le « chant du désir de Dieu ». Je t’en ai déjà parlé. Il faut huit heures pour le déployer dans son entier. J’allais avoir le privilège d’entendre le Chant-Parole le plus sacré de cette planète dans toute sa plénitude. J’en connais les paroles mais l’entendre chanter par des milliers de voix unies est autre chose. D’autant plus que vu la configuration du terrain, tout le son semble converger vers le centre des cercles où nous étions. Je n’entendais plus la musique, j’étais un morceau de ce chant-parole, entraîné dans le maelström de la création et du désir de « Celui qui avance ». L’expérience est incroyable. A côté de moi, la voix de Syltakan s’est élevée non pour s’y accorder mais pour ajouter une neuvième partition, celle de l’homme, de notre couple. Je te dis bien celle de l’homme, pas du Uhom. Syltakan chantait les hommes. J’ai commencé à danser, non pour me joindre aux danseuses disant la Sagesse de Dieu, mais pour qu’existe l’homme avec tout ce qu’il est en bien et en mal. C’est alors que la lumière est apparue. Le chœur chantait la création du peuple Uhom quand la Présence a surgi du lac. Aussi intense qu’une étoile, mais voilée de nuages, la Présence se mit à chanter alors que je dansais la guerre des hommes et que Syltakan chantait la désolation de la dévastation et de la mort. Un rayon m’illumina, nous illumina tous les trois. Itakamaya se mit à grandir sous mes yeux. En moi, « Celui qui avance » dit son Désir, me laissant libre de répondre. Aucune parole ne peut retranscrire le flot d’images, de sons, de connaissances qui m’envahit. Je ne sais si cela a duré un instant ou une éternité mais j’ai su. « Celui qui avance » m’a fait don d’une connaissance si vaste qu’aucun homme n’en eut jamais autant. J’écoutais le Désir de Dieu, il me sembla bon. J’y accordais le mien, rencontrant celui de Syltakan et de Itakamaya. Le chant gagna en puissance. Le rire de la joie de « Celui qui avance » fut entendu sur tout Hautmégafine. La communion était totale. J’étais devenu « Celui qui parle pour lui » empli de notre désir commun, entendant le chant même d’Hautmégafine comme Lui l’entendait, entendant le chant de la création comme il était et sachant comme Il le désirait.
La Présence se fit plus discrète jusqu’à disparaître aux yeux des Uhoms. En moi restait la conscience que « Celui qui avance » était là. Le soleil n’avait pas bougé. Pourtant le « chant du Désir de Dieu » s’achevait. Nous avions vécu la rencontre mais le temps s’est immobilisé. Je savais la contraction du temps ou sa dilatation. Je dis les mots qui remirent le temps en marche.
« Celui dont le savoir est immense » s’approcha de nous pendant que tous reprenaient leurs esprits. Il me salua comme « Celui qui parle pour lui ». Itakamaya vint me serrer dans ses bras. Même si je savais pourquoi et comment, cela fut étrange de serrer contre moi un gaillard plus grand que moi. Puis Syltakan se blottit dans mes bras en pleurant de joie.
Voilà plus de trois décades que les faits sont arrivés. Je vais finir cette lettre pour la donner au porteur qui repart vers la colonie.
Je sais ce qui va arriver. Je vais détruire l’Empire. Je sais qu’en écrivant cela l’empereur va prendre peur. Il va vouloir combattre. C’est ce qui entraînera sa chute. Je l’écris aussi : seule la paix peut le sauver.
Il faut que tu saches, mais la probabilité pour que cette lettre t’arrive est faible, que ceux que vous combattez dans les marges orientales comme les Uhoms sont des hommes. Ils viennent tous des antiques vaisseaux d’immigration de la première ère. Le lac recouvre les restes d’un très vieux vaisseau colonie. Il s’est écrasé sur Hautmégafine. Il n’y aurait pas eu de rescapés sans la volonté de « Celui qui avance ». Il en a fait les germes de son peuple et lui a donné ce qui fait que vous ne pourrez jamais les vaincre. Je sais que l’Empire essaiera mais l’avenir n’a pas de place pour lui.
Nous nous rencontrerons bientôt, quand tu viendras avec ta flotte dans le système d’Hautmégafine. Pour le moment tu crois qu’un vaisseau de Classe A est indestructible mais sache que quand tout te semblera perdu, que tu seras face à la mort, alors nous nous verrons.
Te serrer contre mon cœur me comble de joie par avance. Pour toi, j’ouvrirai mon âme. Mon désir deviendra ton désir, si tel est ton choix.
Tendrement
Ton Père.
Courrier reçu le 8e jour de la 3e décade du 11e mois de la 83e année de la 3e Ere par porteur Uhom et transmis avec le courrier de la colonie aux autorités compétentes.
Les propos tenus pas le Commandant Médecin Right nécessitent une réponse ferme et une colonisation véritable de cette planète afin d’étouffer toute velléité de rébellion contre l’Empire. Je mets mes forces en alertes, en attendant les renforts promis.
Je ne transmets pas cette lettre à son destinataire, laissant la décision aux services du Gouverneur militaire de la Région 24.
"Le Chant du Désir de Dieu"...
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