Je repris conscience. Douleurs. Où suis-je?
Combat, feu, silence.
Mes sensations revenaient. J'étais encore chasseur, mes perceptions toujours branchées sur les capteurs du F54b. La corvette avait disparu. J'étais dans un océan de débris. Mes yeux écrans firent le tour de mon champ de vision. Massif, un croiseur lourd classe II, en occupait la moitié. Une multitude de chasseurs virevoltait autour. Un peu plus brillants les trois sigles de l'équipe. Ktanm en orange, Siintha en orange scintillant, Soolims en rouge. Près de lui un vaisseau secours venait d'arriver. Je mis en route les tests internes. Pas brillant. Je devais apparaître moi aussi en orange scintillant.
Le listing des évènements défila. Mon laser lourd et ses cinquante mille Tlum avaient fragilisé le bouclier arrière de la corvette. Mon deuxième tir, associé à ceux de mes compagnons avait presque saturé les équipements ennemis. C'est le tir du croiseur sortant du TET qui avait détruit l'envahisseur.
Un vaisseau secours s'approchait de moi. Mes intercoms avaient grillé, ma propulsion TET aussi. Il me restait un moteur fusée intact. Cela ne faisait pas grand chose. J'étais une quasi épave dérivant au milieu des débris ennemis que les vaisseaux poubelles récupéraient à fin d'analyse.
Je me laissais aller. C'était fini. J'étais vivant. Je sentis le choc léger du crochet de remorquage quand il se fixa. La traction se fit. Mon corps dodelina dans son siège. J'étais épuisé. Je ne pensais qu'à dormir. Le cockpit fut ouvert. Je fus extrait en douceur par des mains expertes. Je fus débranché. Mes sensations se rétrécirent à mon corps. Ce fut à la fois un soulagement et une déchirure. Les sons m'arrivèrent en direct. Des voix commentaient mon état. L'image de mes parents parlant métier se présenta à mon esprit. Je fis un effort pour écouter. J'entendis :
- ...radiations... salement amoch...hôpital...
Doucement je lâchais prise. Dormir, dormir, dormir.
Bip...bip......bip...bip...bip...bip...bip...bip...bip..
Le plafond était blanc. La douleur présente mais en arrière plan. Je me dis que si je ne bougeais pas elle me laisserait tranquille. J'étais à l'hôpital. Où? Quand? La régularité des bip me berça. Je fermais les yeux un moment. Quand je les rouvris le plafond était noir. Etait-ce la nuit? Un ronronnement sur tribord et une sensation de som
meil m'envahit.
Bip......bip......bip......bip......bip......bip......bip
De nouveau tout était blanc. Mes yeux s'ouvrirent. Une envie de bouger me prit. J'essayais de soulever la main. Une alarme se déclencha. Une porte s'ouvrit Je vis une main appuyer sur un bouton. Le bruit cessa.
- Ne bougez pas! Je vais vous préparer pour la suite.
Une voix de femme. De quoi parlait-elle? Une succession de bruits et de mouvements sans signification pour moi se produisit. D'autres personnes étaient entrées dans la pièce. Cela parlait trop vite des mots inconnus. Le silence se fit brutalement. Une présence venait d'arriver. Une voix de commandement dit:
- Trop tôt!
Le ronronnement sur tribord se fit entendre. Je voulais parler. Le sommeil me prit avant que j’aie pu dire le premier mot.
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